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Scène de festin
© (c) RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Stéphane Maréchalle

Sur l’Olympe, les dieux sont rassemblés pour un banquet célébrant le mariage de Thétis et Pélée. À gauche se tiennent Minerve, Diane, Mars et Vénus accompagnés de l’Amour. Flore, la déesse du printemps, se trouve derrière eux. Apollon couronné, identifiable à sa lyre, préside au centre de la table. On reconnaît plus loin Hercule avec sa massue et Neptune avec son trident. À l’extrême-droite, Eris a déposé sur la table la pomme de la discorde. Certains dieux manquent, probablement en raison de la coupure dont la toile a souffert sur la partie gauche ; la présence du paon de Junon le laisse penser. Le thème du festin de dieux était populaire en Hollande ; le Mariage de Psyché et Amour d'Hendrick Goltzius déclencha une abondante production d’œuvres illustrant ce sujet.

Biljert séjourna à Rome au début des années 1620 et, comme ses condisciples d’Utrecht - Ter Brugghen, Honthorst, Baburen - il fut impressionné par l’art du Caravage. Le satyre dansant devant la table et le Bacchus allongé au premier plan pressant au-dessus de sa bouche une grappe de raisin rappellent de façon atténuée le naturalisme de ce dernier : chairs à teinte ocre, corps vus de près dans des attitudes non orthodoxes. Cependant, la faveur considérable dont jouisait le peintre italien ne dura pas. Son influence a presque disparu vers 1630, lorsque Bijlert se tourne vers une nouvelle tendance, le classicisme. La composition en frise, le coloris de camaieux, la prévalence du dessin, la luminosité diurne de ce tableau y répondent.