Raymond de La Fage, artiste assez peu académique, réunit ici deux sujets de prédilection : les scènes religieuses et les bacchanales. À la scène d’idolâtrie, le dessinateur ajoute l’allusion à une beuverie, au premier plan, tandis qu’au sommet de la page, Moïse, Tables en mains, s’entretient avec Dieu.
La Fage n’a jamais montré d’intérêt pour le rendu de la profondeur ou de la distance. Adepte du dessin à la plume, il a soigné le traitement des corps, effet de sa formation poussée en morphologie. L’indication des objets et des éléments de la nature est plus sommaire, obtenue par un système bien particulier de lignes parallèles. Le style doit moins à l’art français du XVIIe siècle qu’à Annibale Carrache et Michel-Ange (le vénérable Ancien, à droite, paraît sorti d’un tableau de la Renaissance italienne).