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École italienne

XIVe-XIXe siècle
Peinture

Portrait de Giovan Donato Correggio en Persée

Dans ce portrait mythologique d’un marchand vénitien anobli, la souplesse de la touche, la gestuelle large, la luminosité de l’incarnat et la densité de la matière sont typiques des premières années de l’artiste génois Bernardo Strozzi à Venise. La liberté de la composition, l’invention narrative et l’humour mêlé d’ironie ont remplacé les modèles nordiques diffusés à Gênes par Pierre-Paul Rubens et Antoon van Dyck, mais les rouges, les blancs et verts foncés sont ceux de la période génoise de l’artiste.

Dans la quinzaine de versions de David à la tête de Goliath ou de Judith à la tête d’Holopherne peints par Strozzi, le personnage, représenté à mi-corps et de trois-quart, tient une arme dans la main droite et la tête du vaincu dans l’autre. La source de cette composition réside dans le David que Simon Vouet avait peint à Gênes en 1621.

Plutôt que la composition habituelle du héros tenant la tête de la Gorgone par les cheveux, celle-ci est représentée sur la rondache. Il n’est pas surprenant que l’artiste, qui fréquentait des lettrés, ait choisi un type iconographique que l’on trouve sur des pièces de monnaie, gemmes et sculptures romaines. Dans les rites antiques d’initiation masculine, Persée jouait, aux côtés d’Apollon, un rôle important et représentait l’idéal de l’éphèbe.

Ce tableau témoigne du goût pour la mascarade et le travestissement, caractéristiques du théâtre et de la Venise baroque. Cette culture rend possible l’ambivalence entre la flatterie du portraituré qui se pare des atours du héros, et l’ironie du peintre qui, en scrutant la vérité de son modèle, restitue une nonchalance et une bonhommie bien éloignées du mythe.

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