Ce secrétaire en armoire a été réalisé par Adrien-Jérôme Jollain, nommé maître en 1763. Issu d’une famille d’horlogers, il réalisa essentiellement des boîtes à pendules.
Ce meuble est décoré de panneaux en laque de Coromandel qui proviennent vraisemblablement d’un paravent chinois. Cette technique, qui consiste à graver le décor en creux puis à le colorer, doit son nom à la côte orientale de l’Inde par laquelle transitaient les objets de Chine avant d’être expédiés en Occident.
Ce décor reflète l’influence que la civilisation de l’Extrême-Orient exerça au XVIIIe siècle dans tous les domaines artistiques français. De grands ébénistes du règne de Louis XV tels que Mathieu Criaerd, Jacques Dubois ou Martin Carlin employèrent ce type de décoration. Les grands merciers parisiens, d’habiles marchands spécialisés dans la vente des meubles à la mode, s’ingéniaient à trouver à la fois des chinoiseries et les ébénistes capables de les incorporer dans leurs créations, dans le but de satisfaire une clientèle avide de nouveautés.