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XVIe-XIXe siècle

Mobilier

Le musée abrite une collection de pièces de mobilier.

Les objets

Mobilier
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© RMN/Michel Urtado
Bureau plat

1er quart XVIIIe siècle

 

Ce bureau représente une étape intermédiaire entre le bureau dit Mazarin et le grand bureau plat du XVIIIe siècle. Il rappelle en effet les réalisations du XVIIe siècle, par la présence des huit pieds cambrés, peu élevés, et des deux caissons présentant chacun trois tiroirs (ainsi que de faux tiroirs au revers). Ce type de meuble aurait été inventé en 1669 par Pierre Gole (vers 1620-1685), l’ébéniste de Louis XIV. Toutefois, les traverses d’entrejambes ont ici disparu et les pieds perdent de leur rigidité en se galbant élégamment, ce qui permet au meuble de s’alléger et annonce le XVIIIe siècle.

 

Mobilier
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© (c) RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Thierry de Girval
Commode

Avant 1740

Cette précieuse petit commode est estampillée Jacques Philippe Carel, ébéniste qui a travaillé pour Madame de Pompadour et pour la Couronne. Elle est caractéristique du style Régence, par l’utilisation du placage en bois satiné, importé par la Compagnie des Indes, et par la présence des cannelures. Les traverses séparant les tiroirs permettent de la dater avant 1740.

Elle est de forme dite « en arbalète », due au mouvement de courbe et contre courbe. Ses « sabots » de bronze doré la protègent d’éventuels coups. Par ses petites dimensions, ce meuble raffiné a dû être dévolu à une pièce privée, très certainement une chambre à coucher.

Mobilier
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© (c) RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Thierry de Girval
Bureau à deux pentes

Après 1761

Le secrétaire à pente apparaît vers 1730, au moment où ébénistes et mécaniciens s’ingénient à trouver des solutions pour fermer l’ancien bureau à gradin. Ce petit meuble, dont la particularité est de posséder deux pentes identiques, est aussi nommé pour cette raison en dos d’âne. La double pente est très rare. Il en existe un illustre exemple, au musée Getty, à Los Angeles, estampillé B.V.R.B. La grande simplicité, la faible hauteur, l’absence de bronzes de protection dans l'exemplaire du musée Magnin font penser à un meuble créé pour deux jeunes sœurs.

La sobriété du décor permet d’apprécier l'une des caractéristiques de l’art de Bon Durand : le soin apporté au frisage, ici en ailes de papillon. La jonction entre le bois de violette et le bois de rose se fait par l’intermédiaire d’un mince filet de buis. La finesse du travail se perçoit aussi dans le léger galbe des pans latéraux. Le chanfrein des pieds et le clair-obscur de leur placage (en bois de rose et palissandre) contribuent à la légèreté de l’ensemble. Ce petit meuble ne survivra pas au style Louis XV, sa silhouette ne s’adaptant pas aux lignes classiques et plus rigoureuses de l’époque suivante.

 

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© (c) RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Stéphane Maréchalle
Secrétaire

entre 1763 et 1788

Ce secrétaire en armoire a été réalisé par Adrien-Jérôme Jollain, nommé maître en 1763. Issu d’une famille d’horlogers, il réalisa essentiellement des boîtes à pendules.

Ce meuble est décoré de panneaux en laque de Coromandel qui proviennent vraisemblablement d’un paravent chinois. Cette technique, qui consiste à graver le décor en creux puis à le colorer, doit son nom à la côte orientale de l’Inde par laquelle transitaient les objets de Chine avant d’être expédiés en Occident.

Ce décor reflète l’influence que la civilisation de l’Extrême-Orient exerça au XVIIIe siècle dans tous les domaines artistiques français. De grands ébénistes du règne de Louis XV tels que Mathieu Criaerd, Jacques Dubois ou Martin Carlin employèrent ce type de décoration. Les grands merciers parisiens, d’habiles marchands spécialisés dans la vente des meubles à la mode, s’ingéniaient à trouver à la fois des chinoiseries et les ébénistes capables de les incorporer dans leurs créations, dans le but de satisfaire une clientèle avide de nouveautés.

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© (c) RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Thierry le Mage
Secrétaire en trompe-l'œil

vers 1770

Ce secrétaire, réalisé vers 1770, prend la forme d’une armoire. Sur la façade, un abattant formant écritoire s’abaisse et dévoile casiers et tiroirs, dont l’un peut être garni du nécessaire à écriture : plume, encrier et parfois aussi poudrier.

Ce meuble est décoré d’une marqueterie dite « à dés » mise au point par l’ébéniste Jean-François Oeben (1721-1763). La surface du meuble semble animée de cubes en relief. Mais il n’en est rien, l’œil du spectateur est simplement trompé par un jeu d’éclairage illusionniste qui consiste à assembler trois losanges de bois clairs et plus sombres.